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Les skegs jumeaux et le Coble

 
Skegs ou patins ?

Normalement, on ne trouve qu'un aileron ou skeg sur l'arrière d'un petit bateau. Nous avons choisi d'en mettre deux sur notre Arwen pour vous permettre de tirer plus facilement le bateau quand il est "au sec". A plusieurs, pas de problème on peut porter facilement les 30 kg d'Arwen. Mais tout seul, on la fera glisser en soulevant l'avant, et c'est donc sur l'extrémité arrondie de ses skegs doublés d'une bande molle en inox qu'Arwen glissera sur la grève.

L'intérêt d'avoir 2 skegs est que le bateaux reposera alors sur 2 points, au lieu de se blancer sur un point unique et donc de tomber d'un bouchain sur l'autre dès que vous relacherez votre attention. Avec 2 skegs, vous pouvez vous concentrer sur d'autres activités plus intéressantes que de jouer à l'équilibriste. En plus, le poids est divisé par 2 aux points de friction, ce qui est très appréciable sur le sable ou la vase. Certes, la duplication des skegs augmente la surface mouillée, mais l'accroîssement de la trainée est négligeable et largement compensé par l'amélioration de la stabilité directionnelle.

A l'air !
 
 

Le Coble

 
Dessin d'un coble   Coble traditionnel à voile
 

L'idée des skegs jumeaux m'est venue en regardant la forme des "cobles", bateaux de pêche des environs de Hull, sur les côtes nord-est de l'Angleterre. Du fait du manque d'abris sur cette côte, les bateaux sont hissés hors de l'eau quand ils ne sont pas en pêche. A chaque sortie, on les tire sur des rouleaux jusqu'à la mer, et on les remonte au retour de la pêche. Cette façon de faire est toujours pratiquée aujourd'hui, sauf que pour les manutentions des bateaux, le tracteur a remplacé la force animale ou humaine. La coque des cobles a été spécialisée en fonction de cette nécessité de sortir et entrer dans l'eau facilement : le tirant d'eau du coble est faible car les fonds sont très plats face aux plages, et il n'a ni quille ni même de plan de dérive mobile, ce qui est compensé par une étrave fine et profonde, complétée dès que le fond le permet d'un gouvernail étroit et profond accroché au tableau.

La nécessité de lancer ou de rentrer le coble dans les rouleaux a conduit à rehausser encore l'étrave. S'il est naturel de lancer face aux vagues, la manoeuvre de retour est surprenante : quand le patron sent le premier talonnage, il vire à 180° et se laisse pousser à la côte pour arriver le cul à la plage et l'étrave face aux vagues. De la sorte, les vagues brisent toujours sur la partie la plus défendue du bateau et le risque d'embarquer des vagues est très diminué.

Mais je garde le plus intéressant pour la fin : dans les manutentions "au sec" il fallait équilibrer cette étrave profonde et rendre la coque stable afin de la tirer de la limite des rouleaux jusqu'en haut de la plage. C'est ainsi que sont nés les 2 patins caractéristiques du coble. Ils sont solidement ferrés et n'ont guère de rôle dans le plan anti-dérive. Le fond concave sur l'arrière est venu avec l'avènement du moteur : afin de ne pas augmenter le tirant d'eau de la coque au-delà des skegs, le fond a été rentré vers l'intérieur pour créer un tunnel et laisser le plus de place possible à l'hélice !

Charpente d'un coble moderne
La charpente surprenante d'un coble moderne : on distingue clairement le "tunnel" de hélice. A l'arrière-plan, l'étrave fine et profonde.
 
Coble en peinture Un coble en peinture : on voit clairement les 2 skegs et les fonds concaves. Cobles modernes sur la grève
Des cobles modernes sur une grève près de Hull : tous sont face à la mer, même les tout petits ! On aperçoit le tracteur qui sert à leur manutention.
 
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Voilà quelques années, les skegs jumeaux sont réapparus à grande échelle ! Le bureau d'études maritimes suédois SSPA a dessiné des super-tankers avec une poupe présentant 2 appendices très marqués. Selon SSPA, ce dessin permet d'augmenter le volume de la poupe et donc de la raccourcir, augmentant la capacité de charge pour une longueur donnée, tout en conservant un sillage comparable à une poupe traditionnelle plus fine.

SSPA soutient que ce dessin à deux hélices réduit également les vibrations induites par celles-ci. La charge partagée étant plus légère, les deux hélices peuvent tourner plus doucement qu'une hélice unique, ce qui améliore le rendement. La salle des machines est plus courte car les machines sont plus en arrière, ce qui augmente encore la capacité utile. Le bateau est plus sûr du fait de la redondance des hélices et des gouvernails, et il est plus manoeuvrant... Pourquoi ne voit-on plus que des pétroliers à skegs jumeaux ?

Malheureusement, en faisant mes recherches, j'ai trouvé d'autres études ultérieures par des confrères de SSPA qui démolissent ce dessin et présentent un concept à hélice centrale doublée d'un pod avec une seconde hélice orientée face à l'hélice "classique" sur arbre, et tournant en sens inverse de celle-ci. Meilleur rendement, meilleure manoeuvrabilité... Qui croire ?

Ci-dessous un dessin de chez ABB, avec une maquette de test à droite (vue de 3/4 arrière.) ABB avance que le gain de rendement est de 11% par rapport au modèle à 2 hélices sur skegs jumeaux.

Stena V-Max
Un autre exemple de skegs jumeaux sur un canot néo-zélandais : les bonnes idées continuent de circuler !
Autre exmple de skegs jumeaux sur un pétrolier
  . Hélice + pod

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