Arwen Marine
 
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Construction d'un Annapolis Wherry Tandem à l'atelier
En août 2015

 

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J'ouvre le kit du Wherry d'Annapolis Tandem que je vais construire pour Patrick.

 

J'ai sorti tous les éléments des virures pour supprimer les "ponts" qui restent de la découpe numérique (ils servent à maintenir l'intégrité de la feuille de contreplaqué pendant la découpe). Les virures sont constituées de trois éléments afin d'atteindre la longueur requise (plus de 6 m pour la plus longue).

 

J'ai collé les quatre membrures, qui sont constituées chacune de deux demi-membrures et de deux doubleurs. Cette image montre le collage du second doubleur : celui de la membrure 2 est déja en pressage, celui de la membrure 3 est prêt pour l'encollage, et les deux derniers ne sont pas visibles.

         
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Les quatre membrures sont assemblées et collées à l'époxy.

 

En parallèle, j'ai collé les joints-puzzle des virures, en deux opérations : ici ce sont les virures 3, 4 et 5, alors que j'avais collé la veille la sole et les virures 1 et 2. C'est Gandalf que l'on aperçoit à droite.

 

Le lendemain, je ponce pour éliminer l'excédent d'époxy chargée à la surface des joints. Les "manques" dans les joints seront remplis lors du collage de la coque.

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Puis je passe une couche d'imprégnation sur toutes les pièces.

 

La chaleur me permet de faire les deux faces dans la journée, car l'époxy durcit suffisamment en quelques heures pour tourner les pièces.

 

Le lendemain, je ponce toutes les surfaces imprégnées, je perce les cloisons des compartiments étanches pour les trappes de visite et plus généralement je termine la préparation. Ce n'est que le surlendemain que je commence la couture de la coque. Ici, les virures 1 et 2 sont cousues sur les bords de la sole, et je viens de fixer les quatre membrures.

         
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J'ajoute les virures 3. Notez l'élégante configuration de la poupe : les deux virures 1 sont jointes verticalement pour former l'aileron (un petit aileron sera rapporté en plus sous la sole).

 

Puis j'ajoute les virures 4. La couture progresse rapidement car les trous des sutures sont pré-percés dans ce kit.

 

Mise en place de la virure 5 tribord : je commence par l'accrocher par une suture sur la membrure 3 (seconde à partir de la proue, car la cloison du compartiment étanche porte le numéro 1). Notez la souplesse du contreplaqué marine okoumé de 6 mm d'épaisseur : les deux extrémités de la virure touchent le sol !

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Puis je noue une suture sur les trois autres membrures, sans serrer.

 

J'ajoute ensuite de la même manière la virure 5 bâbord, et je commence à suturer le bord inférieur des virures 5 sur le bord supérieur des virures 4.

 

Je termine en insérant le tableau arrière. Il reste encore à suturer les cloisons des compartiments étanches avant et arrière, puis on pourra commencer à coller !

         
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Il me restera aussi à coller sur les membrures les massifs de fixation des systèmes d'aviron "Row Wing" de Piantedosi.

 

En charge, le bas du tableau effleure à peine la surface, seule la pointe basse est immergée avec l'aileron.

 

Curieusement, l'espacement entre les quatre membrures n'est pas identique : il l'est entre les membrures 2 et 3, et entre les membrures 4 et 5, mais il est plus court au centre, entre les membrures 3 et 4.

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Les petits nains de la nuit sont venus m'aider à retourner la coque, encore assez souple à ce stade, et j'ai ensuite resserré une à une chacune des quelque 400 sutures...

 

Puis j'ai fait le premier collage en déposant à la seringue un cordon d'époxy chargée tout le long de chacun des joints entre les panneaux de coque. La viscosité du mélange se situe entre "vinaigrette" et "moutarde" : il faut que ce soit assez liquide pour pénétrer au fond de joints, mais pas trop pour ne pas couler à travers.

 

On voit bien sur cette image comment les deux virures 1 se referment à la poupe pour former l'aileron au bas du tableau.

         
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Cadrage audacieux pour cette image qui m'a permis de vérifier l'absence de coulures sur la surface intérieure.

 

Absence pas absolue : on aperçoit une petite coulure en avant de la membrure 5, dans le joint entre les virures 4 et 5. J'ai bien sûr nettoyé après la photo.

 

Le lendemain du premier collage, mon épouse est de nouveau venue m'aider à remettre la coque à l'endroit. Elle est encore très légère (moins de 30 kg) mais encore trop fragile pour que puisse la manipuler seul avec mes palans. J'ai ensuite coupé les 400 sutures afin de les extraire, à l'exception de celles des cloisons des compartiments étanches avant et arrière, et de celles de l'étrave et du tableau, car les joints n'étaient pas encore faits à ces endroits.

         
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Notez que j'ai coupé les sutures des quatre membrures et que j'ai déposé celles-ci. En effet, la coque conserve maintenant sa forme du fait du collage des joints entre les virures, et j'ai ainsi un accès royal à toute la surface intérieure pour les opérations à venir. En promenant mon niveau à bulle d'avant en arrière sur le haut des carreaux, j'ai constaté un léger voilage à l'arrière, et j'ai donc installé la béquille que vous apercevez sur tribord arrière.

 

J'ai ensuite fait tous les joints intérieurs de l'Annapolis Wherry Tandem et bouché tous les trous des sutures. Travail un peu répétitif, mais qui laisse le temps de s'entendre penser...

 

Je commence par déposer dans chaque joint entre les virures un fin colombin d'époxy chargée, à la consistance de la moutarde, puid je lisse ce joint avec le dos d'une cuiller jetable, et je termine en raclant les excédents d'époxy de part et d'autre du joint à l'aide d'un couteau à mastic ou similaire. Je temine en bouchant tous les trous des sutures, qui sont maintenant devenus inutiles (les trous et les sutures).

         
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Je comble aussi les "manques" éventuels sur les collages des joints-puzzle.

 

Le lendemain, je transfère la coque sur un de mes chariots afin de la sortir au grand air et à la lumière pour poncer les nouveaux joints et plus généralement tous les endroits où j'ai déposé de l'époxy.

 

Je termine par un bon dépoussiérage à l'aspirateur puis au chiffon mouillé, comme à chaque fois.

         
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Je rentre le Wherry et je drape le tissu de verre en vue de la stratification de la face intérieure de la coque. La largeur du lé de tissu est de 100 cm, ce qui me permet de couvrir la sole et 3 virures de chaque bord. Seules les virures du haut (4 et 5) ne seront pas renforcées par la stratification intérieure, ce qui n'est pas gênant car elles seront reprises par les listons.

 

Puis je commence à saturer le tissu de verre de résine époxy, ce qui rend le tissu transparent. J'ai hésité à utiliser la squeegee ou le rouleau pour cette opération, mais j'ai finalement décidé en faveur du rouleau, afin d'obtenir une saturation plus homogène dans la durée, car je travaille seul et la surface à traiter est importante, alors que la température élevée (proche de 30°C) raccourcit la "vie en pot" de l'époxy. J'ai commencé à saturer le tissu au milieu de la pièce centrale et je travaille tour à tour vers l'avant et vers l'arrière afin de conserver un "bord mouillé" partout. Je mixe de petites doses de résine et de durcisseur (jamais plus de 240 ml) afin d'avoir le temps de tout appliquer avant que la réaction soit trop avancée.

 

Tout le tissu de verre du compartiment central est saturé sur la sole et les virures 1 à 3, et il n'y a plus qu'à couper l'excédent de tissu sur le joint entre les virures 3 et 4, et sur celui des cloisons avant et arrière.

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J'ai coupé le tissu excédentaire en périphérie de la stratification du compartiment central avant de m'occuper des compartiments avant et arrière.

 

J'enchaine avec la saturation du tissu dans les compartiments étanches de l'Annapolis Wherry Tandem. Notez que la béquille arrière tribord est toujours en place, car j'ai toujours un très léger vrillage, et la coque n'est pas encore très rigide. Je termine cette journée en appliquant une seconde couche d'époxy "mouillé sur mouillé" sur le compartiment central. Le rôle de cette couche est de remplir la trame du tissu de verre et faire ainsi diminuer son relief afin de rendre la surface plus lisse. J'ajouterai une troisième couche après un bon ponçage.

 

Le lendemain, j'ai poncé la surface de la stratification du compartiment central et j'ai retiré la béquille. En effet la coque commence à être rigide après la stratification intérieure, et sa rigidité augmentera encore avec le collage des pontages des compartiments étanches, le collage des listons, et enfin la stratification extérieure. Notez que l'on aperçoit à l'arrière-plan les quatre lattes des listons dont les scarfs sont en cours de collage.

         
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Je m'apprête justement à fermer le compartiment arrière : notez que j'ai passé une seconde couche d'époxy sur toute la surface intérieure du compartiment, ainsi que sur la face inférieure du pontage, et que j'ai tartiné d'époxy "crème de marrons" (sans huile de palme) le dessus du tasseau de la cloison.

 

J'ai aussi remis en place les quatre membrures : 8 sutures chacune, puis tournée générale de joints-congés. Le niveau à bulle m'a permis de vérifier que le léger vrillage de la poupe avait enfin disparu. J'ai fait des joints-congés de grand rayon sur les membrures car ce sont elles qui transmettront l'effort moteur à la coque, les deux systèmes d'aviron étant fixés dessus par des boulons.

 

Les trois bidons d'1 kg chacun suffisent à presser le rebord du pontage sur le tasseau de la cloison.

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Gros plan sur le tableau arrière et ses deux courbes, que je viens de visser-coller, de même que la guirlande à l'avant.

 

J'ai de nouveau transféré l'Annapolis Wherry Tandem sur un chariot afin de le sortir en vue du ponçage. A ce stade, la coque pèse à peine plus de 30 kg, et les manipulations sont aisées, même seul, car elle est maintenant très rigide.

 

Le ponçage est l'un des secrets pour obtenir de beaux joints-congés : !

         
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J'ai préparé les quatre taquets de fixation des "Row Wing" : j'ai percé un trou de 12 mm de diamètre au centre de chacun, puis j'ai rempli ce trou d'époxy "vinaigrette" légèrement teintée couleur acajou en plus de la charge, car les taquets sont en sapelli bien rouge. Après le durcissement de l'époxy, j'ai repercé en 6.5 mm au centre de chaque cylindre d'époxy afin que les boulons de fixation (de 6 mm de diamètre) se trouvent dans un tube d'époxy pour éviter d'exposer le bois à l'humidité. On peut utiliser ce "truc" élégant partout où une fixation mécanique traverse du bois.

 

Et j'ai collé les taquets sur les membrures. Ces taquets sont collés à l'époxy et le collage est renforcé par deux vis de 45 mm en bronze pour chaque taquet. Dans la foulée, j'ai aussi collé les listons, constitués chacun de deux lattes de sapelli afin de faciliter leur cintrage sur la coque.

 

Les listons sont tenus à la proue par deux vis inox (et une troisième à la poupe) afin de renforcer le collage époxy, et car il est sinon fort compliqué de presser sur la guirlande et sur les courbes de tableau.

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J'ai dû sortir plus des deux tiers de ma collection de presses (j'ai renoncé à les compter), car les lattes de sapelli étaient assez peu rectilignes (je suppose que les lattes ont été débitées dans un plateau qui n'avait pas été correctement séché avant son utilisation).

 

Gros plan sur les presses. Notez la présence du niveau à bulle, que je viens de positionner à divers points de la coque afin de vérifier que les contraintes de pressage des listons ne créaient pas de nouveau vrillage.

 

En effet, le poids total des presses est presque équivalent à celui de la coque, et j'avais lesté celle-ci avec des bidons d'époxy pendant que je pressais le liston tribord et qu'il n'y avait encore rien sur bâbord, afin d'éviter le basculement et la chute, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.

         
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Le lendemain, je sors le Wherry en vue d'une grosse opération de ponçage sur les listons : je vais commencer par araser les deux lattes et le haut du carreau à la ponceuse à bande, arrondir l'arête extérieure supérieure à la défonceuse (mêche à guide en quart de rond), couper les extrémités des virures au ras du tableau, etc.

 

Notez comme le sol parait rouge sur cette photo... C'est qu'il l'est à cause de toute la poussière, sciure et mini-copeaux de sapelli, ainsi que mes cheveux et ma peau, mais pas l'intérieur de mes poumons car j'ai porté un masque anti poussière pendant ces opérations brutales... Mais avouez que le bateau parait plus civilisé que sur l'image précédente !

 

J'aimerais bien savoir combien de sapelli je viens de transformer en aérosol, j'aurais du peser le Wherry avant et après l'opération pour avoir une chance de le savoir. En tout cas, je jubile car le peson n'affiche que 34 kg, alors que le poids de la coque prête à naviguer est donné à 41 kg par l'architecte, ce qui me donne 7 kg de marge, et je pense à ce stade ne plus ajouter plus de 3 à 4 kg (joints extérieurs, stratification extérieure et collage du petit aileron, puis peinture et vernis). A confirmer dans quelques jours !

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J'ai passé une couche d'époxy sur les listons, la guirlande, les courbes, les taquets de fixation des portants et plus généralement fait des retouches partout où j'avais mis le bois à nu.

 

Je retourne de nouveau le Wherry afin de m'occuper de l'extérieur de la coque, que je n'ai pas encore retouché depuis le premier collage, qui me parait déjà très lointain ! Je supprime les "patés" d'époxy chargée dans les joints aux endroits des sutures et je ponce l'ensemble de la surface en insistant fortement sur l'arête du bas de la virure 2, comme on le voit ici avec le rabot. En effet, je veux stratifier la sole et les deux premières virures, et les arêtes causeraient l'apparition de bulles, car le tissu de verre n'arrive pas à prendre des courbures trop fortes. La stratification extérieure est normalement limitée à la surface de la sole et des virures 1, mais je préfère remonter un peu plus afin d'augmenter l'effet de rigidification qu'elle apporte. La rigidité est une qualité essentielle pour un bateau d'aviron, sans laquelle une partie de l'effort est absorbée par la flexion de la coque à chaque coup d'aviron.

 

Après dépoussièrage, je rentre la coque pour repasser une couche sur tous les joints, en particulier sur celui entre les virures 1 et 2, pour compléter "l'effacement" de ce joint. J'ai aussi bouché tous les trous des sutures, comme sur l'intérieur de la coque.

         
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Ce gros plan sur la poupe montre le travail effectué en trois teintes : le fond gris de la surface poncée, le "mastic" de l'époxy chargée dans les joints, et le sombre de la surface "mouillée" où j'ai raclé pour enlever les excédents d'époxy chargée.

 

Gros plan sur la sole au niveau d'une des membrures : j'ai passé un petit peu d'époxy chargée pour boucher les quatre trous des sutures qui servent à coudre en place la membrure ainsi que les fentes éventuelles autour des deux tenons qui passent à travers les mortaises découpées dans la sole. Le kit du Wherry d'Annapolis Tandem a été développé à l'aide d'outils informatiques récents, autorisant le positionnement (puis le perçage) de 99% des trous de suture et celui de ces tenons et mortaises qui facilitent grandement le montage. Certains de nos kits plus anciens ne bénéficient pas encore de ces petits luxes, mais CLC a prévu de tous les "moderniser" petit à petit.

 

Cette vue montre l'importance du joint entre les virures 1 et 2 par rapport à celui entre les autres virures. Son but est de combler partiellement la "rigole" sur le joint afin de réduire l'amplitude du "S" que devra épouser le tissu de verre lors de la stratification à venir.

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Le lendemain, ponçage soigné de l'ensemble de la surface extérieure. Notez qu'il reste des fentes imparfaitement bouchées autour du tableau arrière.

 

Après dépoussièrage (aspirateur et chiffon mouillé), je rentre le Wherry pour procéder à la stratification. La température est remontée ces jours-ci pour atteindre 34°C pour la seconde journée consécutive, et je vais fermer mon volet afin de conserver un peu de fraicheur (on reste ainsi en-dessous de 30°C). Mais du coup, je dois allumer mes trois lampes halogènes qui génèrent beaucoups de calories en plus des lumens. On n'a rien sans rien...

 

J'ai fini de saturer le tissu de verre jusqu'au joint entre les virures 2 et 3 et je m'apprête à couper l'excédent, à l'aide de la pointe d'un cutter sur le joint d'époxy, qui me donne une base dure pour couper.

         
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Je pose dans la foulée une bande de renfort sur l'étrave en descendant assez loin sous le brion, car aucune fausse-étrave ni fausse-quille ne viendra protéger la proue.

 

Je laisse durcir une heure et demie et je repasse une seconde couche "mouillé sur mouillé" afin d'augmenter l'épaisseur d'époxy sur la fibre de verre, en l'étendant à l'ensemble de la surface extérieure, qui reçoit ainsi une seconde couche d'époxy après la couche d'imprégnation réalisée avant la couture de la coque.

 

Le lendemain matin, je ponce toute la surface extérieure, car on me pose encore souvent la question, on ne peut en effet rien ajouter sur une couche d'époxy sans la poncer préalablement : ni une nouvelle couche d'époxy, ni un vernis, ni une peinture. Rien n'accrocherait.

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Je passe donc une nouvelle couche d'époxy, après avoir collé le petit aileron. Sa surface est si faible que j'ai considéré l'omettre, car je pense qu'il n'a guère d'influence sur le comportement du Wherry, que ce soit la tenue de cap ou la dérive par vent traversier, mais son utilité réelle sera de protéger la peinture du fond de la coque : je l'équiperai d'une bande-molle en laiton, ce qui permettra de l'utiliser comme point d'appui pour manipuler le bateau lors des mises à l'eau.

 

Le lendemain, après le ponçage rituel du matin, j'ajoute les renforts latéraux en fibre de verre : une bande de 75 mm de large tout le long du joint-congé qui fixe l'aileron sur la sole, et un trapèze qui reprend la partie arrière de l'aileron sur les virures 1 et 2 sur une longueur de 50 cm. Ces renforts reprendront les torsions subies par l'aileron quand on trainera le bateau en soulevant l'avant et en faisant glisser l'aileron sur du dur.

 

Après durcissement de l'époxy des renforts de l'aileron, je ponce pour "effacer" les surépaisseurs et obtenir une surface générale lisse en vue de la peinture.

         
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J'ai teminé la peinture de l'extérieur de la coque de le Wherry Tandem, et vais maintenant faire le vernis sur l'intérieur, les listons et le tableau, après avoir poncé la dernière couche d'époxy que l'on voit ici.

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ces photos sur lesquelles on a l'impression que le Wherry est en lévitation au-dessus de son chariot.

 

Je suis impatient de terminer le vernis afin de peser de nouveau le Wherry totalement terminé et savoir si je suis effectivement resté sous son poids théorique, comme le promettait la pesée effectuée le 11 août.

         
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Voici enfin le moment de vérité : après avoir terminé la construction de l'Annapolis Wherry Tandem, fait la peinture et le vernis, je passe à la pesée !

 

Et j'ai la confirmation de mes espoirs nés lors de la pesée effectuée le 11 août : je gagne 4 kg par rapport au poids annoncé de 41 kg, presque 10% ! Et pourtant, j'ai stratifié une surface plus importante que prescrit par l'architecte (sur l'intérieur, j'ai couvert la sole et les virures 1, 2 et 3 ou lieu de me limiter aux virures 1 et 2, et sur l'extérieur, j'ai couvert les virures et 2 au lieu des virures 1 seules), ajoutant ainsi 1.5 kg de fibre de verre et d'époxy.

 

Je passe maintenant à l'aménagement intérieur : j'ouvre la boite de l'un des deux systèmes d'aviron Piantedosi que je vais installer dans le Wherry. Ces rameurs sont hors de prix, mais ils sont très bien conçus et superbement fabriqués, totalement en aluminium anodisé avec visserie inox. On voit au premier plan la barre transversale coudée qui supporte les dames de nage et se visse sous le monorail sur lequel coulisse le siège, que l'on voit ici au fond, les deux haubans sont enroulés dans du "plastique à bulles" et saisis par deux colliers en plastique sur la traverse. Les deux petits cartons contiennent le petit mât de fixation des haubans, les cale-pieds, les dames de nage, la coulisse et toute la visserie. L'enveloppe matelassée contient le siège en sapelli verni. On aperçoit à droite le sachet contenant les deux longues vis de fixation sur la coque avec leurs rondelles et leur écrous-papillons.

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Comme le montre le schéma ci-dessus, l'Annapolis Wherry Tandem peut être configuré pour nager en double ou en simple. Pour une raison qui m'est inconnue, l'écartement (la maille) entre les membrures 3 et 4 est plus petit que celui entre les membrures 2 et 3 et 4 et 5, respectivement. Le Piantedosi qui sera positionné alternativement en position centrale ou en position avant (choix arbitraire de ma part) doit donc comporter 3 trous de fixation, alors que celui qui ne sera utilisé qu'en position arrière (toujours arbitrairement) se suffira de deux trous.

 

J'ai donc assemblé les deux Piantedosi, puis je les ai percés de part en part pour les vis de fixation, qui doivent traverser le monorail et le taquet vissé-collé sur la face avant de chaque membrure. Ce perçage est à mon avis l'opération la plus délicate de la construction car les trous doivent être parfaitement verticaux, sans quoi la vis serait difficilement utilisable. Le mieux est sans doute d'utiliser une perceuse à colonne à condition de pouvoir positionner correctement le Piantedosi sous la perceuse (ce qui implique de percer les monorails avant de monter la barre transversale et tout le reste, ce que j'avais déja fait... hum !) J'ai aussi repercé les trous des taquets fixés aux membrures en 6.5 mm comme le montrent les copeaux au pied de la membrure 2.

 

Comme je l'écris plus haut, cinq trous sont à percer : deux pour chacun des Piantedosi et un dernier pour celui qui sera utilisé en position centrale pour un rameur unique, car on a donc deux trous pour la vis arrière, écartés d'une dizaine de centimètres. En plus de la nécessité de percer le plus verticalement possible, il faut que l'espacement des trous corresponde à celui des taquets des membrures. Je dois avouer que je me suis applaudi avec enthousiasme, cinq fois de suite, lorque j'ai passé chacune des vis avec un succès total ! Ma modestie en a un peu souffert, mais ça le valait bien !

         
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Je sors le Wherry pour faire les essayages en pleine lumière : voici le Piantedosi avant-milieu en position centrale. Seule ombre à mon plaisir d'avoir parfaitement percé, j'ai constaté que l'écartement des taquets avant et celui des taquets arrière diffère d'1 mm (sur près d'un mètre), ce qui suffit à rendre impossible l'utilisation du Piantedosi arrière à l'avant et vice-versa, car les vis ne rentrent pas. Dommage mais pas gênant, le trou supplémentaire dans celui de l'avant suffira à les identifier afin d'éviter les montages infructueux.

 

Je déballe le siège passager que l'on utilisera lorsque l'on veut être seul à ramer, mais accompagné d'un passager ou d'une passagère. Ce joli siège cané à armature en frêne est pourvu d'un dossier pliant très pratique pour le transport et le rangement.

 

Dans la configuration "un rameur plus un passager", on utilise un Piantedosi en position avant et on positionne le siège à l'arrière, entre les membrures 4 et 5. Le siège est juste posé sur le fond de la coque, il faut juste veiller à le centrer sur l'axe, et on peut régler finement l'assiette du Wherry en le déplaçant d'avant en arrière.

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Non ce n'est pas la même photo que la précédente ! C'est celle de la configuration en double : le Piantedosi avant reste en place et on remplace le siège cané par le second Piantedosi en position arrière. Entretemps, j'ai pesé les Piantedosi : 7 kg chacun. Si l'on ajoute le poids des avirons (1.8 kg pièce), on ajoutera 21.2 kg lorsque le Wherry sera tout équipé, fixant son poids à 58.2 kg, ce qui reste aisément portable à deux sur une courte distance.

 

Dernière opération de finition : je fixe la bande-molle en profilé demi-ovale en laiton sous l'aileron, afin de protéger celui-ci pour qu'il soit le point de contact de la coque avec le sol, lors des manutentions. Lorsqu'on est seul, on peut en effet facilement soulever la proue par la guirlande pour échouer ou remettre à l'eau le Wherry, à condition de pouvoir laisser trainer l'aileron.

 

Dès le lendemain de cette dernière opération, je prends la route pour revenir à la cale de Mordreuc, dix jours après ma visite précédente, lors du prologue de la Fête des Doris. Patrick m'y attend déja, et nous installons ensemble les deux Piantedosi et les avirons afin de faire un essai en double, dont je n'ai malheureusement pas de photos, à défaut d'avoir convié un photographe.

         
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Cette vue de profil me contraint à élargir le format habituel de mes images !

 

L'essai en double m'a surpris par l'impression de puissance et de vitesse que l'on ressent à bord du Wherry, malgré notre manque commun de pratique de l'aviron en double... Nous démontons ensuite le Piantedosi arrière, replaçons celui de l'avant en position centrale et Patrick fait un essai en solo.

 

La largeur totale avec avirons est proche de 6 mètres, presque identique à la longueur du Wherry, celle de la barre transversale du Piantedosi est de 1.60 m et celle de la coque n'est que de 0.97 m au liston, et de 0.60 m à 0.70 m à la flottaison, en fonction de la charge.

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Cette vue de 3/4 avant montre comme les deux virures hautes sont évasées afin de réduire la largeur à la flottaison tout en ménageant une réserve de flottabilité latérale si le Wherry prend de la gîte ou doit franchir un sillage. En effet le sillage de bateau à moteur est l'Ennemi (E majuscule) du Wherry et de tous les petits bateaux à franc-bord faible ou modéré, car les vagues générées sont abruptes et très proches, et le petit bateau ne peut pas "monter à la lame" : il passe à travers s'il a le temps de faire face, ou il se fait rouler. Dans les deux cas, il risque de se remplir et de chavirer...

 

L'élégance de l'Annapolis Wherry Tandem est une dimension qui a été importante dans le choix de Patrick, qui recherchait une yole d'aviron pour faire de l'exercice. Il s'apprêtait à acheter une yole en polyester lorsqu'il a vu et testé un autre Wherry Tandem !

 

Patrick naviguera avec son Wherry dans les parages de Brest, où navigue déjà Jean, avec celui que nous avions réalisé en construction accompagnée, voilà 3 ans. C'est donc suite à son essai du Wherry Tandem de Jean que Patrick a décidé de me passer commande du même bateau.

         
 

Tous ces superbes bateaux sont des kits de bateaux en bois à construire soi-même selon la technique du « cousu-collé », utilisant du contreplaqué, de la résine époxy et de la fibre de verre. Construire son bateau soi-même procure beaucoup de plaisir et une grande fierté. Démarrer à partir d’un kit vous facilite la tâche  : vous n’avez pas à vous soucier de trouver vous-même tous les éléments : contreplaqué, bois, résine époxy, tissu de verre, etc. Tout est "dans la boite", comme une maquette géante. Le fait que les pièces soient déjà découpées vous évite l’angoisse de l’erreur et une partie assez ingrate au début du projet. Vous hésitez à vous lancer seul : venez à notre atelier pour une "construction accompagnée". Si vous cherchez plutôt un bateau "tout fait", nous pouvons construire pour vous chacun de ces bateaux : demandez nous un devis pour votre bateau "barre en main" !

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