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La Cutty Sark de Jean-Claude
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Un jour, Jean-Claude alla à Londres (à Greenwich, plus précisément) et vit ça. Jean-Claude aimait bien construire des modèles réduits...

 

Il aurait pu construire ça : 20 cm de long...

 

Ou bien ça : 110 cm de long...

         
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Mais non, Jean-Claude décida de construire ça ! 3 mètres de long, 30 ans de construction, car le modèle est navigant et toutes les voiles peuvent être envoyées, carguées et brassées par radiocommande.

 

Voilà ce que ça donne quand Jean-Claude va naviguer : il a besoin d'une remorque pour transporter sa Cuty Sark et le pneumatique qui sert de "chase boat" avec un moteur électrique pour suivre le modèle réduit.

  On décharge d'abord la coque, lestée pour naviguer d'un aileron supportant un saumon de 40 kg de plomb. L'aileron est bien sûr démontable pour exposer la maquette, mais il était indispensable pour naviguer de façon sereine. Il faut garder à l'esprit la règle du cube : en réduisant l'échelle d'un modèle, on réduit son déplacement (donc sa stabilité de forme et sa capacité à emporter du lest) d'un rapport élevé au cube, car les trois dimensions sont impliquées.
         
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Voilà la coque sur son chariot de mise à l'eau. La coque est construite classiquement en petites lattes de bois sur membrures sciées en contreplaqué. Elle est lestée dans les fonds et pèse 20 kg. L'extérieur est stratifié verre-époxy et les bords des plaques de cuivre de revètement sont simulés en relief par de très fines bandes d'adhésif.

  La superstructure est constituée du pont, supportant tout le gréement, et d'un pont inférieur où se loge toute la machinerie de contrôle et de réglage des voiles. L'ensemble pèse également 20 kg. La superstructure s'emboite sur la coque, et l'étanchéité entre les deux parties est assurée par un joint de caoutchouc dans une gorge.   La cale contient 34 treuils servant à brasser les phares, régler les écoutes des focs et voiles d'étai, et carguer ou déployer les phares, sans oublier le servo de barre.
         
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Les deux parties sont assemblées. Oui, vous avez bien compté, cela fait 80 kg au total !

  Et on y va pour la mise à l'eau : cale impérative pour faire rouler le chariot...   Après avoir cargué ou affalé une partie de la voilure, Jean-Claude s'apprête à libérer le clipper.
         
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Voici la télécommande, fabriquée sur mesure, et qui contient trois émetteurs indépendants pour les commandes.

  La télécommande compte 27 interrupteurs et quatre potentiomètres, que l'on voit sur la droite, pour l'orientation des trois phares et la barre. Deux des trois émetteurs gèrent les fonctions "tout ou rien" des interrupteurs, le dernier gère les potentiomètres. On voit que chacune des voiles peut être carguée ou affalée séparément, et chaque phare est brassé indépendamment des deux autres.   Et voilà comment la Cutty Sark se trouve à naviguer sur un lac suisse... La grande avait les caractéristiques suivantes :
Longueur hors-tout : 85 m, Longueur au pont : 65 m, Bau : 11 m, TE : 6.40 m, Déplacement : 920 tonnes. Surface de voilure : 3000 m2, gréement 3 mâts carré. Equipage de 28 à 35 hommes. Vitesse maximum mesurée sur plusieurs jours : 17 noeuds.
         
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Le saumon de 40 kg pendu à son aileron assure un rappel suffisant jusqu'à force 3 bien établi, selon Jean-Claude, bien que les conditions du jour soient nettement plus calmes.

  Le modèle est tellement réaliste qu'il faut se pincer pour se rappeler de l'échelle... La Cutty Sark a été lancée le 22 novembre 1869 à Dumbarton. Elle était destinée à la route du thé, dans laquelle elle ne fit jamais d'étincelles. Dans sa grande course contre la Thermopylae entre Shangai et Londres en 1872, elle perdit son gouvernail au bout de deux semaines mais continua et n'arriva qu'une semaine après Thermopylae, soit 122 jours de traversée, avec un gouvernail de fortune, ce qui est tout à fait honorable.  

Le nom "Cutty Sark" est celui d'un personnage créé par le poète Robert Burns, et signifie "chemise courte" en scots. Le scots est une langue germanique parlée en Écosse et dans le nord de l'Irlande. Il est très proche de l'anglais. Le scots est reconnu comme langue régionale en Écosse (avec le gaélique écossais), il constitue notamment l'idiome régional propre aux Lowlands.

         
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Virement de bord vent devant en masquant la voilure. Ce n'est jouable (comme cela ne l'était sur la "vraie") que si les conditions sont optimales : bateau bien lancé, pas trop de mer et équipage bien synchronisé (ça, c'est plus facile sur la "petite" !)

  Une des rares licences prises avec l'original (à part l'aileron de 20 kg !) : le point d'écoute des voiles basses est repris sur un jonc de fibre de carbone fixé dans la vergue et permettant de l'orienter conjointement à celle-ci.   Vue des treuils et des tubes qui jouent le rôle de passe-pont et amènent chacune des manoeuvres sur son treuil respectif. Les gros cylindres verticaux sont les moteurs électriques qui servent à brasser les phares.
         
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Voici l'une des "boites de brassage" pour un phare. On voit clairement 3 des 5 ou 6 treuils (5 pour misaine et artimon et 6 pour le grand-mât). Les engrenages qui les actionnent sont à l'autre extrémité. Ces treuils sont à double action : ils bordent un bras d'un coté et choquent de l'autre coté. Leur forme renflée alliée à une gorge filetée permet de varier la longueur de manoeuvre bordée ou choquée afin que le changement d'angle reste constant. Les rouleaux en haut des cages ont aussi une gorge filetée et servent à guider les bras sur les bobines en dessous.   Jean-Claude a du concevoir et créer en entier le système de brassage, de même que les outils pour le réaliser. La difficulté vient du fait qu'il faut border ou choquer une longueur différente pour chaque vergue du phare (d'où des bobines de diamètres différents), mais surtout du fait que le mouvement est dissymétrique : la rotation du phare demande de choquer plus que l'on ne borde sur le début de la plage d'orientation, puis le rapport s'inverse sur la fin de la plage. Le renflement des bobines permet de varier la longueur bordée ou choquée pour chaque rotation. Deux bobines identiques sont associées sur un même axe pour gérer le bras au vent d'un coté et le bras sous le vent de l'autre. Le filetage de la gorge fournit le bon diamètre pour chaque angle de rotation du phare. Les bobines sont en époxy coulée dans les tubes d'alu de trois diamètres différents, puis les cylindres sont usinés sur un tour et enfin filetés.   Le rapporteur a permis à Jean-Claude de mesurer la variation de la longueur requise sur chacun des bras au vent et sous le vent en fonction de l'angle donné au phare, vergue par vergue, par paliers matérialisés ici par les flèches en bois. Les bras sont gréés sur le modèle et la longueur réellement embraquée ou choquée pour chaque angle est enregistrée.
         
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Les mesures concernant chacun des deux bras sur chacune des 16 vergues sont reportées sur un arc, vergue par vergue. Le profil de la bobine de la vergue correspondante est déterminé comme suit (respirez bien et lisez doucement, c'est pas facile !)
Jean-Claude a décidé que trois tours de bobine correspondent à 12 degrés d'angle pour chacun des phares. La longueur bordée ou choquée pour obtenir le changement d'angle de 12 degrés est divisée par 3 (3 tours) puis par 3,1416 pour obtenir le diamètre de la bobine, puis divisé de nouveau par 2 pour obtenir le rayon. Ce rayon est reporté sur du papier millimétré à des intervalles qui sont fonction du pas de vis choisi pour la gorge. Chaque point est ensuite relié et donne ainsi le profil de la bobine. Le papier est collé sur du contreplaqué, et le profil est découpé.

 

Usinage du profil d'une bobine sur le tour "maison" de Jean-Claude.

Le couteau visible au premier plan est solidaire du bati qui se déplace latéralement en suivant le profil en contreplaqué calculé et découpé dans la phase précédente par l'intermédiaire du patin de guidage en bois, donnant une bobine de profil identique au gabarit. Le déplacement longitudinal est réglé manuellement en fonction du progrès de la coupe.

 

Puis il faut fileter la bobine afin que le bras suive la progression des phases de rotation sur le profil de la bobine afin de faire varier la longueur bordée ou choquée pour une rotation donnée de la bobine.

Au premier plan, le filetage qui sera reproduit : en tournant la molette noire à gauche on déplace longitudinalement le "chariot" car l'écrou du premier plan est fixe. L'engrenage de gauche asservit la rotation de la bobine à celle de la tige filetée. Le gabarit de guidage en contreplaqué est réutilisé (arrière-plan à droite) afin de régler la profondeur de coupe de la micro fraise que l'on devine dans le mandrin à l'arrière plan.

         
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Et voilà le résultat. Chaque bobine est créée en double et elles sont associées par paires sur les axes de la "boite de brassage".

  Outre l'incroyable fidélidé et minutie de la reproduction effectuée par Jean-Claude, on peut voir sur cette image trois des poulies de renvoi des bras sur le pavois et l'entrée de deux des tubes de guidage des bras au pied du pavois, juste derrière le matelot en vareuse noire. Nous sommes au pied du château arrière et ce sont bien les poulaillers : avant l'invention du congélateur, on transportait la viande "sur pied"... On voit également l'orifice des tubes des drisses, écoutes et cargues autour du pied du mât d'artimon.   Ce gros plan sur une vergue montre la fixation des cargues, qui sont renvoyées sur des poulies situées sur la partie basse de la vergue (cachées par la voile), de là sur des poulies au collier de vergue, puis sur les treuils à fond de cale à travers les tubes de guidage en pied de mât.
         
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Cette vue du mât de misaine permet de distinguer les cargues (manoeuvres claires) et leurs poulies. Il va de soi que toutes les poulies ont été fabriquées par Jean-Claude et sont fonctionnelles.

  On voit également le bout des tubes de guidage autour du pied du grand mât et sous les rateliers situés devant le mât et derrière la pompe. Le cylindre noir à plat pont est une vergue de rechange, que la "grande" Cutty Sark transportait en cas de besoin.   Une fin navrante pour cette page sur le modèle incroyable de Jean-Claude : Le 21 mai 2007 au petit matin, un incendie endommage gravement la "grande" Cutty Sark. Heureusement, dans le cadre de travaux de rénovation, l'essenteil des éléments extérieurs du bateau (gréement et "mobilier" de pont) était stocké à l'abri. Les dommages ont affecté l'ensemble de la structure intérieure centrale du navire, mais très peu la coque. Le bateau est en cours de restauration et sera de nouveau visible très prochainement.
         
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Chance : Jean-Claude m'envoie deux nouvelles images en haute résolution, ce qui me permet de corriger la tristesse de l'image précédente. Comme on le dit à Greenwich : "Enjoy!"   Et voici la seconde image en haute résolution. Il y a malheureusement peu de chance que vous ne revoyiez la "grande" Cutty Sark ainsi... Même restaurée, il n'est toujours pas question de la laisser naviguer !   Si la Cutty Sark de Jean-Claude vous a plu, allez donc visiter le site à GéGé. Gégé est un autre passionné de modélisme, et vous trouverez plein d'autres modèles passionnants sur son site. Ici, c'est un détail de son bauquier de Barfleur.
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