Arwen Marine
 
Accueil Les Nouvelles Nos Bateaux L'Entreprise Le Glossaire
Plan du site Recherche sur le site Nous ecrire
Construction d'une Yole de Chester a Voile

La Yole de Chester est mon bateau préféré, mais j'ai toujours regretté qu'il ne soit pas possible de la faire marcher à la voile en plus de l'aviron, comme le Skerry. J'ai donc décidé de construire une Yole de Chester pour y installer un gréement de misainier au tiers de 5.80 m2, de même qu'une dérive sabre dans un puits juste en avant de la membrure avant, et un petit gouvernail a timon scandinave. J'omets ci-dessous les photos du début de la construction, identique à celle d'une Yole de Chester standard.

         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.
         

Je fais la découpe du passage du mât à travers le pontage avant de la Yole de Chester. On voit le renfort que j'ai collé en-dessous et que j'ai laissé dépasser afin d'avoir un peu plus de matériau autour du mât. Je l'ai aussi stratifié dessus-dessous afin de renforcer l'étambrai. L'épaisseur à l'étambrai est donc de 18 mm et 320 g de fibre de verre. Après avoir "fini" les bords de la découpe (que j'ai faite à la scie sauteuse), je passe un coup de défonceuse avec une fraise en quart de rond dessus-dessous.

 

En parallèle, je viens de coller le pied de mât : deux bouts de tasseau de section trapézoïdale d'abord collés sous la plaque percée.

 

Je profite de quelques heures de soleil pour sortir faire tout plein de poussière et de copeaux dehors : j'ai préparé 42 cales pour la serre sur cales de la Yole de Chester, j'ai "fini" son puits de dérive et le pied de mât pour la Prame d'Eastport.

         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

J'encolle le chant supérieur de la cloison et je ferme le caisson, puis je fais ensuite un joint-congé tout autour du dessus du caisson.

 

Montage du puits de dérive : j'ai tendu un cordeau pour matérialiser l'axe de la coque, et j'ai également vissé un tasseau transversal sur l'avant du puits de dérive afin de m'assurer que le puits soit à la fois dans l'axe longitudinal et vertical.

 

Après le premier montage "à sec", j'ai tout démonté, encollé le fond du puits de dérive et tout remonté, avec trois vis : deux verticales à travers le joint de la ligne de quille et une horizontale à travers la membrure avant. Je fais ensuite des joints-congés à grand rayon entre le pied du puits et les bordés de fond. Notez les bâtons d'eskimo qui me permettent de caler la traverse de part et d'autre. Celle-ci sera bientôt remplacée par un banc transversal en contreplaqué.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

J'ai enfin collé le banc qui aidera à tenir transversalement la tête du puits de dérive, après avoir passé une couche d'époxy sur le puits et sur le banc, dessus-dessous. On voit au premier plan à droite que j'ai aussi "scalpé" les têtes des membrures et des cloisons en vue du collage de la serre bauquière.

 

Retour à l'intérieur avec les Yoles de Chester : je viens de coller les serres bauquières sur la "mienne" (puisque l'autre est celle de Pierre).

 

Photo de la yole en fin de journée (notez la jolie lumière) : j'ai arasé listons et serres, passé la défonceuse avec la fraise en quart de rond et généralement produit beaucoup de poussière et de copeaux.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Je me suis longuement préparé psychologiquement avant de percer un trou avec une mêche plate de 14 mm à travers le fond de la coque... J'y ai ensuite inséré la fraise droite à guide de la défonceuse que l'on voit ici et j'ai passé quelques minutes à ouvrir le bas du puits de dérive. J'ai ensuite changé de fraise (quart de rond à guide) afin de casser l'arête sur tout le pourtour de cette ouverture, et voilà !

 

J'ai ensuite procédé au dernier ponçage final de l'ultime couche terminale d'époxy sur l'extérieur de la coque (excusez ces pléonasmes, si vous êtes passé par cette étape, vous connaissez le plaisir de sa finalité).

 

J'ai beaucoup hésité sur la couleur de la peinture, et je me suis finalement décidé pour le blanc crème que j'adore, en laissant tout le carreau masqué pour le vernir, ainsi que le tableau arrière.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Je m'apprête à coller les 4 éléments de la tête du gouvernail que j'ai enfin tracé et découpé. Je voulais faire un gouvernail qui descende jusqu'au talon de l'aileron, mais je me suis finalement arrêté à la ligne de flottaison pour gagner un peu de poids et réduire la traînée.

 

Tout est encollé, il ne reste plus qu'à ajouter la joue tribord. La partie basse ouverte sera le logement de la tête du safran pivotant, bein sûr.

 

J'ai mis 4 vis traversantes lors d'un premier montage "à sec" (sans colle) afin d'éviter que les pièces ne glissent les unes sur les autres. Dès que l'on a plus de deux pièces à coller, il est pratiquement impossible qu'elles restent alignées pendant le pressage. C'est comme mordre dans un mille-feuilles (le sucre-glace en moins)... Je boucherai ultérieurement ces trous avec des tapons d'okoumé.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Je pose aussi les lèvres qui obturent l'ouverture du puits de dérive. A défaut, dès que l'on va un peu vite sans dérive, l'ouverture crée des turbulences qui font remonter de l'eau par le puits de dérive.

 

J'arrive enfin au moment de gréer la voile au tiers de 5.80 m2 (et je suis très content !) Cette voile est théoriquement destinée au Skerry, au Doris 17 ou au PassageMaker Dinghy. J'ai fait des espars creux et fins pour qu'ils soient légers et je suis agréablement surpris par leur rigidité.

 

Je profite de cet essayage pour déterminer la position de l'encornat latéral de bôme, et positionner le capelage d'écoute sur la bôme, et valider celui de la drisse sur la vergue, établi conformément au plan des espars du PassageMaker Dinghy.

         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Tous mes espars sont prêts pour le vernis, après un dernier ponçage partiel sur les cales d'étambrai et de pied de mât. On aperçoit sur la bôme l'encornat latéral et les deux plaquettes qui recevront les coinceurs de mon système de prise de ris semi-automatique : une bosse de ris unique frappée sur la bôme au point d'amure et au point d'écoute passe par les deux oeillets du guindant et de la chute, revient sur deux poulies fixes et passe dans les deux coinceurs placés à 30 cm en avant et en arrière du mât, sous la bôme.

 

Essais pendant le Rassemblement Arwen Marine 2014 au Lac d'Orient : J'utilise l'épatant chariot alu Nautiraid pour descendre l'impériale cale de mise à l'eau du port du Mesnil-St-Père. Je vous rappelle que ce chariot est en vente libre pour un prix risible.

 

 

Je me suis suffisamment habitué à la stabilité de la yole gréée pour larguer mon ris (l'opération est facilitée par le système semi-automatique que j'ai installé : on aperçoit ici la poulie de renvoi et le coinceur du guindant, j'ai installé le même système sur la chute, et la bosse est d'un seul tenant) et même sortir l'appareil photo pour faire cette image et celle qui suit, ainsi qu'une courte vidéo qui donne une idée du plaisir qu'est ce petit voilier...

         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

J'ai fait une série de photos de détails d'aménagement et de gréement de la Yole de Chester à voile. Voici tout d'abord le bas du mât avec le renvoi du capelage du palan d'amure au pontet inox vissé sur le coté du pied de mât afin de renvoyer l'effort où la compression du mât l'annule.

 

Gros plan sur le pied de mât de la yole : une simple platine percée collée sur deux cotés de section trapézoïdale. Le pontet inox de tribord ne sert à rien pour le moment.

 

Vue générale de la bôme : on a d'abord le capelage de l'écoute, un simple erseau bloqué en longitudinal par un petit pontet sur le dessus de la bôme (photo suivante), puis le coinceur de prise de ris pour la bosse de point d'écoute, ensuite l'ancienne platine de ce coinceur que j'avais d'abord positionné nettement trop en avant, ensuite on voit sur tribord l'encornat qui tient la bôme sur le mât avec le palan d'amure, et enfin le coinceur de prise de ris pour la bosse de point d'amure. En fait la bosse est d'un seul tenant comme on le voit ici.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Cette vue montre le pontet qui fixe l'erseau de la poulie d'écoute sur la bôme. Il n'y a pratiquement aucun effort sur le pontet, qui ne fait que maintenir l'erseau en longitudinal. L'erseau est fermé par un noeud de pêcheur. J'ai depuis reculé l'erseau sur la bôme afin d'améliorer l'angle de travail de l'écoute, en utilisant côté coque le mousqueton que l'on aperçoit en bas à droite de l'image.

 

Gros plan sur le coinceur de la bosse de ris côté amure.

 

Et pour faire bonne mesure, encore un gros plan sur la poulie de renvoi de la bosse de ris, toujours côté amure de la bôme.

         
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Et voila ce que ça donne quand on mollit la drisse d'une soixantaine de centimètres et que l'on raidit la bosse.

 

Vue générale de la voile arisée, avec les deux réserves de flottabilité en place. J'ai ajouté ces deux boudins en me disant qu'il y avait de bonnes chances que je chavire un jour ou l'autre, et qu'ils me faciliteraient le redémarrage... Avec l'expérience, je sais maintenant que ces boudins ne suffisent pas encore, il faut encore ajouter de la flottabilité afin de pouvoir repartir après un chavirage. Notez que l'écoute est maintenant frappé plus en arrière.

 

J'ai de nouveau enlevé les deux boudins afin de prendre cette photo du puits de dérive. Le mousqueton visible au premier plan n'est donc plus utilisé pour l'écoute.

    Cliquez sur les photos pour les voir en grand    
Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.   Cliquez pour une image plus grande.

Le puits de dérive vu de profil : il est tenu au fond de la yole par un gros joint-congé. Il est aussi vissé-collé sur la membrure avant et un banc transversal tient le haut sur l'avant, ici à gauche.

 

Le bord avant du banc transversal est raidi par dessous par un tasseau en pin.

 

Les boudins sont juste coincés sous le banc, et la pression d'air est dosée pour qu'ils restent en place. Comme je le mentionne ailleurs, j'ai entretemps chaviré avec ce bateau et me suis aperçu que ces deux boudins, en plus du grand caisson avant et du petit caisson arrière, ne suffisent pas pour faire flotter la yole assez haut sur l'eau afin de remonter à bord et commencer à écoper pour repartir après un chavirage. Je pense que deux boudins de plus (chacun contient 70 litres) fixés au fond de la partie arrière de la coque suffiraient pour rendre ce bateau moins dangereux. Tel qu'il est sur ces images, il n'est à utiliser qu'en plan d'eau surveillé, car on a besoin d'assistance pour repartir.

 

Tous ces superbes bateaux sont des kits de bateaux en bois à construire soi-même selon la technique du « cousu-collé », utilisant du contreplaqué, de la résine époxy et de la fibre de verre. Construire son bateau soi-même procure beaucoup de plaisir et une grande fierté. Démarrer à partir d’un kit vous facilite la tâche  : vous n’avez pas à vous soucier de trouver vous-même tous les éléments : contreplaqué, bois, résine époxy, tissu de verre, etc. Tout est "dans la boite", comme une maquette géante. Le fait que les pièces soient déjà découpées vous évite l’angoisse de l’erreur et une partie assez ingrate au début du projet. Vous hésitez à vous lancer seul : venez à notre atelier pour une "construction accompagnée". Si vous cherchez plutôt un bateau "tout fait", nous pouvons construire pour vous chacun de ces bateaux : demandez nous un devis pour votre bateau "barre en main" !

Haut de page   Retour   Glossaire
Copyright © Arwen Marine Emmanuel Conrath 2015 www.arwenmarine.com