Jour 4 : lundi 16 juillet 2012

J'ai pris cette photo sur mon chemin du matin vers notre chapiteau de l'espace "Construire un bateau" : un bateau anglais portant un pavillon de courtoisie breton sous le français. L'étiquette navale proscrit l'envoi de deux pavillons sur une même drisse comme insultant pour le pavillon du bas, résultat sans doute inverse à l'intention...

En ce matin de notre quatrième jour, le dernier gros travail à réaliser sur les Skerry est le collage du second pli des listons. Nous commençons par un ponçage de tous les joints intérieurs en vue de la seconde couche générale d'époxy.

Puis nous retournons les coques et "nettoyons" les joints réalisés lors du premier collage, puis faisons un ponçage général de l'extérieur.

Il faudra prévoir plus d'aspirateurs si cette expérience doit se renouveller, car il y eut des moments où l'air n'était pas très sain à l'intérieur du chapiteau...

Nous allons faire cet après-midi la stratification de l'extérieur des coques, mais nous devons d'abord repasser sur tous les joints extérieurs et boucher les trous des sutures. Ce sera fait avant d'aller déjeuner... vers 15h.

Après le déjeuner tardif, nous commençons par faire tous les joints-congés du dessous des sièges : ceux de l'avant et de l'arrière sont très importants car ils garantissent l'étanchéité des caissons autour de la membrure.

Erwan passe un coup d'aspirateur avant de faire les joints.

Gérard met encore la main à la pâte. En parlant de pâte, j'ai fait à ce moment une erreur que je n'avais encore jamais faite : j'ai mélangé de l'époxy chargée sans mettre le durcisseur... Trop de choses à gérer en même temps, et trop d'interruptions pour répondre aux questions des spectateurs et des curieux...

Il serait très difficile de faire ces joints en travaillant sur le bateau à l'endroit, alors qu'ils sont très accessibles quand le bateau est retourné. Evidemment, on doit travailler à genou, ce qui est assez inconfortable si cela dure.

Puis nous attaquons la stratification. Cette fois, au lieu de travailler à la "squeegee" (raclette), nous saturons le tissu au rouleau. Cette technique est plus facile pour les surfaces inclinées vers l'extérieur, on a moins de résine dans les chaussures...

Le tissu de verre devient transparent lorqu'il est saturé de résine, et je suis à chaque fois étonné du résultat obtenu.

Nous avons drapé le tissu sur la coque et découpé en dépassant de 5 cm la zone à stratifier, identique à celle que nous avons réalisée sur l'intérieur : la sole et les deux bordés 1. Ainsi, toute la partie basse du bateau est prise en sandwich par la stratification intérieure et extérieure, ce qui le renforce et le rigidifie considérablement.

Le public est aussi fasciné que moi par cette opération, comme en témoigne la foule qui se presse aux ouvertures de la tente.

Michel et François stratifient comme si c'était leur routine quotidienne...

Le tissu de verre n'est saturé de résine que jusqu'à la jonction entre les bordés 1 et 2.L'excédent de tissu non saturé sera coupé.

Erwan coupe l'excédent de tissu de verre au cutter en appuyant la lame sur le joint d'époxy, qui ne "marquera" pas pendant la découpe, contrairement à la surface du contreplaqué.

Michel est François sont en avance et ont commencé à passer une couche d'époxy "mouillé sur mouillé" sur la stratification et dans la foulée sur toutes la surface extérieure.